
Introduction
Par ce livre, j’ai voulu me faire plaisir et aborder le sujet de la
sexualité d’une façon positive. Arrêtons de parler des problèmes
pour une fois et attardons-nous au plaisir sous toutes ses formes…
J’ai remarqué que, lorsque je discutais avec mes clients des
situations problématiques qu’ils vivaient en abordant le sujet et
en nommant le problème par son nom, ceux-ci semblaient en
porter tout le fardeau ou, à l’inverse, cela devenait fatal à leurs
yeux. C’est pourquoi j’ai décidé de modifier mon approche et
d’aborder les problèmes sexuels par leurs solutions afin de voir
si cela changerait quelque chose dans leur perception. Donc,
plutôt que de parler de problème d’éjaculation précoce, qui n’est
en somme qu’un simple mot sur une situation, je parle d’apprendre le contrôle de l’éjaculation.
Cela fait toute une différence, car au lieu de se voir affligé
d’un problème, on voit la perspective d’une solution et tout
devient plus facile.
Plusieurs personnes se sentent blasées par leur vie
sexuelle, elles aimeraient pouvoir vivre davantage de plaisir,
mais ne savent pas par où commencer. D’autres personnes ont
tout fait pour apporter de la diversité et de l’originalité dans leur
vie de couple, mais n’obtiennent pas le résultat désiré parce
qu’elles n’arrivent pas à prendre le temps nécessaire afin d’éliminer le stress et les attentes.
Ce livre se veut un guide pratique, tout en douceur, vous
proposant plusieurs exercices sexuels agréables et stimulants
afin de reprendre contact avec vos sens et vous permettre de
revivre le plaisir. J’apporte plusieurs pistes de solutions afin de
surmonter les blocages que l’on peut vivre.
Je donne des formations et des conférences depuis plusieurs années déjà sur différents thèmes de la sexualité et je
remarque que nous courons tous après le plaisir. Le besoin est
criant mais le temps nous manque…
Ce livre vous permettra de goûter à tout ce plaisir… à condition que vous preniez le temps.
3 chapitres gratuits
Le plaisir passe d’abord et avant tout par nos sens. Voyons de quelles façons il se manifeste.
Le goût
Vous est-il déjà arrivé de déguster un repas, lentement en savourant chaque aliment pour en apprécier le goût ? Au lieu de manger en vitesse en regardant la télévision ou toute autre distraction, juste vous arrêter afin de savourer le goût exquis. Si oui, remarquez à quelle fréquence cela vous arrive. Si non, pourquoi?
Dans votre relation de couple, durant l’amour, vous arrive-t-il de prendre le temps de déguster et savourer votre partenaire? D’en apprécier son goût, le goût de sa peau, de sa salive, de ses sécrétions ou si tout se passe trop vite pour que vous portiez une attention à ce détail? Vous permettrez-vous de prendre le temps de goûter, de savourer?
Personnellement, j’adore le goût des crevettes. Lorsque j’en mange, j’aime prendre le temps de savourer chaque bouchée, lentement afin d’apprécier le goût et la texture dans ma bouche. En amour, c’est la même chose, je porte une attention particulière au goût de sa salive, à la saveur de sa peau sur mes lèvres et au nectar de son plaisir.
Quelle importance accordez-vous au plaisir du goûter?
L’odorat
Vous est-il déjà arrivé d’aller en forêt, de vous arrêter, de sentir l’odeur de l’air pur, de regarder la beauté de la nature, d’apprécier le calme et le silence, vous permettre de ne rien faire d’autre que d’admirer le spectacle et de vous en ressourcer ? Vous est-il arrivé, comme par hasard, de sentir un parfum, une odeur familière qui vous est agréable et de vous en réjouir en inspirant profondément ? Prenez-vous le temps de respirer, de remarquer l’odeur environnante?
Aimez-vous l’odeur de votre partenaire? Appréciez-vous l’odeur naturelle de sa peau, de sa salive et de ses sécrétions? Vous arrive-t-il de le lui dire? Eh que j’aime ton odeur, c’est enivrant, excitant!
Pour certains c’est l’odeur de la tarte aux pommes, cela leur rappelle de bons souvenirs. Pour moi, c’est l’odeur du feu de bois qui brûle dans la cheminée. Lorsque je sens cette odeur, je ne peux m’empêcher de m’arrêter afin de respirer profondément cette odeur qui me calme et me procure un immense plaisir. L’odeur de la forêt, qu’importe la saison est également un aphrodisiaque incroyable pour moi. Cette odeur me procure un bien-être incroyable. De même, j’adore l’odeur naturelle de mon homme. Le simple fait de le respirer est pour moi un aphrodisiaque.
Quelle importance accordez-vous au plaisir de l’odorat?
L’ouïe
Vous arrive-t-il de vous arrêter parce qu’une musique que vous aimez joue à la radio. De l’écouter à vous sentir transpercer par le son, les paroles et de vous laisser guider par cette avalanche de plaisir ? Certains sons nous affectent plus que d’autres. Prenez-vous le temps de vous arrêter pour vraiment entendre, écouter et vous en laisser transpercer? Si oui, quelle sensation cela vous procure-t-elle?
En amour, lorsque votre partenaire a du plaisir, appréciez-vous les bruits de jouissance qu’il émet? Vous permettez-vous de vous en laisser transpercer, d’apprécier la sensation que cela procure en vous? De même, vous permettez-vous de vous exprimer durant l’amour, de faire entendre vos bruits de jouissance?
En ce qui me concerne, je peux très facilement me passer de télévision mais pas de la musique. J’adore la musique. Certaines réussissent à me transpercer complètement. J’aime me laisser enivrer par elle, me laisser bercer ou inspirer dépendant du moment. Le bruit du silence est également très ressourçant. Simplement m’asseoir au bord du lac ou dans mon kayak au milieu du lac et d’écouter le silence ou les bruits de la nature, c’est incroyablement plaisant et ressourçant. En amour, le bruit de jouissance agit comme un stimulant naturel.
Quelle importance accordez-vous au plaisir à l’ouïe?
Le toucher
Vous est-il déjà arrivé de ne pouvoir vous empêcher de jouer avec un tissu ou une texture simplement parce que cela vous est agréable, sans but précis et sans vraiment vous en rendre compte ? Vous appréciez peut-être caresser les cheveux ou vous flatter le bras ou encore vous étendre sur cette couverture douce que vous aimez tant.
En amour, vous arrive-t-il de prendre le temps de toucher doucement, de parcourir des doigts le corps de votre partenaire tout en appréciant la texture de sa peau et de la sensation sur la paume de vos doigts? Peut-être appréciez-vous la texture douce du gland dans la bouche ou encore la sensation douce que procure une caresse de la langue sur vos parties intimes ou encore la sensation que celles-ci créent sur votre bouche et votre langue.
Pour ma part, je suis d’une nature plutôt sensuelle. J’adore la sensation du toucher, de ressentir sur ma peau ou sous mes doigts lorsque c’est moi qui touche. J’aime prendre le temps de ressentir le contact du toucher et des différentes textures ou températures sur la peau.
Et vous, quelle importance accordez-vous au plaisir du toucher?
La vue
Vous arrive-t-il parfois de prendre le temps de regarder le ciel étoilé de millions d’étoiles un soir de pleine lune lorsque le ciel est dégagé. De prendre quelques minutes afin de contempler et de vous émerveiller de cette pure beauté de la nature? Vous est-il déjà arrivé de vous coucher dans l’herbe et de regarder les nuages tout en prenant le temps de vous imaginer des formes ou des personnages dans la forme des nuages et de vous en amuser? Vous arrive-t-il de contempler pendant plusieurs minutes la beauté d’un coucher de soleil ou même la beauté et l’énergie que procure un lever de soleil? Si oui, qu’avez-vous ressenti?
De même, dans votre relation de couple, vous arrive-t-il de prendre le temps d’apprécier la vue, le regard de l’autre, la splendeur du corps ou de l’ambiance du décor de la pièce? Vous arrive-t-il de vous arrêter afin d’apprécier et de contempler ou si tout cela se passe trop vite pour que vous vous en aperceviez vraiment?
J’ai découvert il y a quelques années à quel point la vue pouvait jouer un rôle important non seulement dans la séduction mais également dans l’intensité du plaisir et du désir. Il m’est arrivée souvent de croiser de très belles personnes, pas nécessairement esthétiquement parlant mais bien de leur personne et belles autant par l’énergie qu’elles dégageaient que par la beauté de leur corps. Certaines personnes vous marquent plus que d’autres ou vous font de l’effet plus que d’autres. La beauté n’est pas tout dans la vie et vous avez bien raison mais les critères de beauté sont différents d’une personne à l’autre et d’une culture à l’autre. En ce qui me concerne, j’ai toujours été fasciné par le torse des hommes. J’aime bien les regarder sur la plage et apprécier la vue de beaux torses mais cela ne m’excite pas nécessairement. J’aime les torses légèrement musclés qui démontre des épaules droites et un léger gonflement du torse et un ventre plat, avec ou sans poils, cela a peu d’importance. Cependant, un jour, l’un d’eux a eu un effet très aphrodisiaque sur moi au grand plaisir de mon mari qui a su bénéficier ce jour-là de l’effet que la vue de cet homme avait fait sur moi.
Les plaisirs de la vue ont-ils de l’importance pour vous?
Vous arrive-t-il parfois de vivre une expérience sensorielle ou sexuelle en vous donnant le droit de goûter chaque instant, chaque caresse, chaque sensation, sans en attendre quoi que ce soit, d’apprécier et de vous enivrer du moment présent ?
Vous arrive-t-il de vous donner le droit au plaisir des sens, de la sensualité? La sensualité n’est autre chose que le plaisir par les sens. Ce n’est pas seulement sexuel. C’est AUSSI sexuel!
Rarement me direz-vous et vous n’êtes pas les seuls ! Pris dans l’avalanche de nos tâches et responsabilités, notre besoin de performance, d’être à la hauteur, d’être parfait et un bon amant pour flatter notre ego nous en oublions de goûter au plaisir simplement. Pris dans notre besoin de valorisation, de reconnaissance et d’amour on en oublie d’être là, tout simplement et de vivre le moment présent, par plaisir, sans aucun autre but que de vivre un bon moment de relation.
Car le plaisir ne suppose aucune performance et aucune attente. Il se vie dans le moment présent. Il est toujours disponible attendant que l’on y mette le temps et le lâcher pris nécessaire…
Le simple fait de goûter au plaisir satisfait la très grande majorité de nos besoins tels : le besoin d’originalité, de relaxation, de désir, de stimulation, de rapprochement, d’intimité, d’amour, de complicité, de légèreté et bien d’autres encore…
Expérience
J’ai toujours été une personne proche de ses sens, c’est peut-être à cause de mes origines autochtones mais le simple fait de me retrouver en nature me permet de me reconnecter avec moi-même. J’ai besoin de choses simples tel que l’eau, les arbres, l’air pur, des fruits frais, le silence, la chaleur du soleil.
Malgré que je suis de nature un peu garçon, j’ai toujours été très sensuelle et féminine. J’ai toujours été près de mes sens, du plaisir et du bonheur. J’arrivais facilement à être heureuse et vivre l’instant présent même si la vie n’était pas toujours facile. Je prenais le temps de respirer l’air frais, de sentir l’odeur et de men imprégner. J’ai goûté à tout également, la terre, le sable, les pneus, le plastique, le métal… bref je voulais connaitre l’odeur, le goût, la texture et le bruit de ce que j’observais.
J’ai passé des heures à observer la vie, couché au bout du quai. Je me délectais de la chaleur du soleil sur ma peau. Je pouvais passer des heures sur une haute branche d’arbre, les yeux fermés à sentir la forêt. J’avais l’impression de pouvoir entrer en moi, de faire le vide dans mon esprit mais le plein d’énergie. Je pouvais sentir mon corps réagir à la sensation de l’eau sur ma peau et l’énergie que cela créait en moi. Tous les jours, je m’émerveillais de la vie.
J’étais doué en dessin. J’adorais prendre le temps de m’arrêter afin d’observer la nature, m’imprégner de son énergie et tenté de la reproduire dans mes dessins. Je me souviens de marche, seule en forêt, ou lorsque je grimpais aux arbres afin d’observer la nature d’en haut. Je me laissais bercer sous l’eau par le silence et le calme, sur l’eau en imprégnant de la force de la nature. J’observais la vie, les animaux, les étoiles. J’ai passé plusieurs heures de ma jeunesse à m’arrêter et contempler tout ça. Curieusement, même si ma vie était difficile, je filais le parfait bonheur, me contentant de petites choses simples.
Nous sommes des êtres de plaisir. Notre corps est constitué d’une infinité de nerfs qui nous rend sensible à la souffrance comme au plaisir. C’est le principe du Yin et du Yang, le paradoxe, les deux polarités de nos sens.
Curieusement, on accepte plus facilement la souffrance corporelle parce qu’elle est moins culpabilisante. Notre éducation nous a souvent refusé l’accès au plaisir par peur, envie ou même par ignorance d’une telle puissance curatrice. Nous savons tous que la souffrance émotive nous fait également souffrir dans le corps. De même, le plaisir émotif nous fait un grand bien corporel. On n’a qu’à penser à l’humour. Rien de mieux que de rire un bon coup pour vous remonter le moral ! De même, le plaisir des sens détend les tensions et diminue considérablement la souffrance du corps.
Expérience
J’ai été élevé dans des croyances religieuses qui inculquent la culpabilité du plaisir. J’ai longtemps pensé, comme on me l’a enseigné qu’il valait mieux vivre son enfer sur terre afin de vivre le paradis à la fin de ses jours. Est-ce pour cette raison que j’ai cru à tort que la souffrance était une chose acceptable? Heureusement, je n’ai plus cette croyance aujourd’hui. Probablement, parce que cela ne faisait aucun sens au plus profond de moi. J’aime les plaisirs simples de la vie, rire, m’amuser et je déteste avoir mal, je ne tolère pas de souffrir.
Goûter au plaisir c’est se donner suffisamment d’importance pour avoir le droit de sentir, de toucher, d’observer, d’écouter et de goûter, donc, de jouir de nos sens.
Lorsque je me prive de plaisir, est-ce par culpabilité, par autopunition, par distraction, par recherche de performance…
Exemple de cas vécu :
On me racontait : « J’ai tout fait, tout expérimenté, tout essayé et curieusement je ne me sens pas encore satisfaite. J’ai peur de ce que je pourrais faire d’autre. J’ai connu les hommes, les femmes, les partouzes ainsi que plusieurs autres types de trip et bizarrement, je me sens fatiguée, sans désir et déprimée. Je ne me sens bien que lorsque je fume un joint, là c’est plaisant mais je ne veux pas dépendre de ça ! Que puis-je faire maintenant que je n’ai pas fait ? »
Tout simplement ne plus chercher à faire mais s’arrêter et goûter enfin au plaisir. Arrêter de focaliser sur l’autre et de se permettre d’exister dans cette relation. De goûter au plaisir de donner et de recevoir. Lorsque je suis concentré sur l’autre, je ne peux être attentif à ce que je vie et j’ai l’impression d’être la seule personne à donner. Je me sens en manque d’attention et d’importance parce que je ne me l’accorde pas à moi-même. La consommation de drogue enlève l’inhibition, la résistance psychologique qui nous refuse inconsciemment le droit au plaisir. Mais, je peux goûter au plaisir sans toucher à ces substances simplement en me donnant le droit au plaisir.
L’excellent conférencier Carol Boucher qui dit : « La culpabilité est une invention de l’homme. C’est un faux sentiment créé de toute pièce à cause de nos croyances et non fondée sur la réalité. »
Se donner droit au plaisir c’est d’abord prendre conscience de nos tabous, nos préjugés, nos fausses croyances et bien sûr de notre culpabilité face au plaisir. Il est évident que je ne peux changer un comportement ou une perception si je n’en ai pas d’abord pris conscience. Il se peut également que vous croyiez ne pas avoir de tabous. Détrompez-vous, nous en avons tous. Peut-être n’en êtes-vous pas conscient mais ils sont bien là même si vous vous croyez très ouvert d’esprit.
Nous vivons tous avec un certain nombre de malaises et d’inconforts face à la sexualité. On nous a chanté pendant tellement longtemps que le plaisir était péché que l’on porte encore aujourd’hui le poids de ce conditionnement social négatif. Sans le savoir, par nos gestes, nos réactions, nos silences ou peut-être nos paroles, on transmet ce message à nos enfants. Pas facile de se défaire de plusieurs milliers d’années de condamnation du plaisir. Pourtant, nous sommes des êtres de plaisir. Il est même essentiel à notre bien-être. Malheureusement pour nous défendre contre la dictature anti-plaisir nous avons réagi par son opposé, la performance.
La performance et le « politiquement correct » en matière de sexualité sont tous des obstacles au plaisir pour ne pas dire incompatibles au plaisir. La performance est l’une de nos plus grandes défensives. Pour ne pas toucher à la peur de ne pas être à la hauteur, on se cache dans la performance et on essaie de flatter notre ego.
Parfois, on se refuse le droit au plaisir parce que l’on vit un deuil. Lorsque l’on pleure la perte d’un être cher, la souffrance est parfois si grande que certaines personnes se refuse le droit au plaisir parce qu’ils le jugent incompatible avec la souffrance émotionnelle qu’ils vivent ou parce qu’ils ont l’impression de trahir, de tromper l’être cher qui a quitté. Pour d’autres, cette incompatibilité fait surface dans leur esprit suite à une agression. Une personne qui a été agressée sexuellement peut se refuser le droit au plaisir soit parce que cela éveille des souvenirs douloureux, soit parce qu’ils ont l’impression ainsi d’accepter le geste de l’agresseur s’ils se laissent envahir par le plaisir. Dans ces cas, il est essentiel de consulter en thérapie afin d’y voir plus clair et de départager le passé du présent.
Si vous sentez que vous avez de la difficulté à vous laisser aller au plaisir par culpabilité, le petit exercice appelé ; « le plaisir pour soi », est extraordinaire pour nous permettre de reprendre contact avec nous-même. C’est l’occasion de refaire la paix avec ses sens et de se réapproprier son corps. Il ne faut pas oublier que notre corps nous appartient d’abord et avant tout. Nul autre que nous ne peut être responsable de notre propre corps. Sinon, la relation sexuelle peut devenir une obligation, une responsabilité plutôt qu’un plaisir.
De donner à l’autre la responsabilité de nous faire jouir est lui imposer un bien lourd fardeau. La relation sexuelle n’est plus un plaisir partagé mais une « job » qui engendre du stress. On se vise un but ; l’orgasme. S’aimer devient alors une question de performance. Dans le plaisir, il n’y a pas de place pour l’obligation, ni pour un but précis. J’irai même jusqu’à dire que de transférer ainsi à l’autre la responsabilité de nous faire jouir est une sorte de soumission. Or, l’abandon n’est pas une soumission. L’abandon est un choix conscient qui veut dire de faire confiance à l’autre afin de jouir pleinement. La soumission est une attitude passive qui exige de renoncer à la responsabilité dans son comportement, vouloir que quelqu’un d’autre fasse des choses à notre place. De plus, cela nous met dans l’attente. Ce qui engendre automatiquement de la frustration puisque l’autre n’étant pas dans notre tête, il ne peut deviner ce que nous voulons. C’est la même chose pour le plaisir des sens… faites l’expérience.
Effacer l’attente
Essayez de porter attention à l’intensité de votre plaisir lorsque vous êtes dans l’attente de caresses précises par exemple. Votre partenaire vous caresse mais cela vous irrite parce qu’il ne vous caresse pas comme vous le souhaiteriez. Ensuite, vous critiquez ou vous vous dites qu’il est un piètre amant.
Maintenant, refaite l’expérience mais cette fois, effacez toute attente de votre esprit. Dites-vous que vous goûterez chaque mouvement, chaque caresse comme une surprise. Essayez de prendre conscience de l’intensité de votre plaisir. Voyez s’il y a une différence. Vous verrez qu’elle est énorme. Ne pas vivre d’attente vous ouvre automatiquement la porte au plaisir du moment présent… pourquoi vous en priver ! Rien ne vous empêche de verbaliser vos attentes également afin de pouvoir en bénéficier.
Expérience
Il n’est pas toujours rose d’être avec une spécialiste des sens. Particulièrement dans ces temps où j’apprenais beaucoup et que je brûlais de le mettre en pratique. Je lisais et m’instruisais beaucoup sur le sujet. J’avais donc beaucoup d’attentes que lui ignorait complètement. J’exprimais l’expérience que je voulais vivre mais en omettant les détails bien sûr. Ce qui fait que ce n’était jamais comme je l’espérais. J’étais souvent déçue et frustrée. C’est là que j’ai commencé à me dire, je vais te le faire pour te montrer ce que je voudrais tout en expliquant pourquoi tel ou tel geste. Il a commencé à apprécier et à m’exprimer ce que cela le faisait vivre. C’est devenu très enrichissant. J’ai réalisé que le partage de ce qu’on l’on ressentait, vivait ou aimerait fut très enrichissant pour notre couple.
Puis, j’ai pris une décision. Pourquoi je n’essayerais pas tout simplement de vivre l’instant présent sans rien en attendre. Il avait les grandes lignes, même si les gestes n’étaient pas dans l’ordre que j’aurais voulu ou imaginé qu’est-ce que ça pouvait bien faire. J’ai donc décroché, lâcher prise et accepté de vivre ce qui est. La relation est devenue moins mécanique et plus envahissante, le plaisir des sens et la réceptivité est revenue, suivi de très près par l’épanouissement. Je vous souhaite sincèrement de réussir à lâcher prise, à oublier vos attentes pour vivre l’instant présent. C’est le début de tout.
Ne pas s’obliger à vivre quelque chose. Où est-il écrit et surtout qui a dit qu’il le fallait !!! Pourquoi toujours s’imposer des obligations ? D’où cela nous vient-il
Exemple :
On me demande…
« Je cherche quelque chose pour attiser ma relation, faire changement… »
Elle n’avait pas fini sa phrase qu’elle me dit :
« Je ne sais pas finalement ce que je veux. Le mois dernier, je me suis procuré un jeu de société pour couple. Quelque chose de bien, histoire de faire changement, d’agrémenter notre relation. Je l’ai laissé sur le comptoir de cuisine à la vue de mon homme et je me suis assise attendant de voir sa réaction. Il l’a vue, l’a rangé de côté et nous n’en avons même pas parlé. Le plus étrange c’est que je me suis sentie soulagée qu’il ne soit pas plus intéressé que ça. Quel est mon problème? »
Après discussion, il était clair qu’elle avait un grand besoin de faire du changement dans sa façon de procéder à une relation sexuelle. Leurs relations finissaient toujours par se résumer à environ la même chose… Peu de préliminaires, de caresses, on sautait assez rapidement à l’essentiel soit les seins, le clito, la masturbation et la pénétration. Elle en avait assez de cette routine et cherchait à faire autrement mais la seule pensée que cela finirait de la même façon était suffisante pour l’éteindre.
Il était évident que l’obligation était présente. Il fallait changer cela. Prendre les choses en main. Exprimer ses intentions et ses besoins. Bâtir elle-même son scénario et y mettre ses règles. Je dirais même, ne pas aller jusqu’au bout afin de briser le pattern, du moins, dans son cas, c’était son besoin.
J’ignore encore pourquoi on s’oblige à faire autant de choses qui ne nous conviennent pas nécessairement. Probablement par peur de déplaire, de paraître ridicule ou d’être jugé. Une chose est certaine, le plaisir ne peut être présent lorsqu’il y a obligation. On peut s’imposer des règles du jeu pour s’amuser et vivre ce que l’on recherche mais les : « Il faut » ou « c’est comme ça » ou encore « je dois » ne devrais pas faire partie du vocabulaire de l’amour.
L’humour est un bon remède contre la performance. Rire, s’amuser, se prendre un peu à la légère, se permettre l’erreur, est essentiel si l’on veut goûter quelque peu au plaisir. Quoi de plus agréable que de pouvoir rire et s’amuser de la situation ! Et ce, même dans un contexte érotique. On se prend tellement au sérieux que vivre une relation sexuelle devient presque un job à ne pas prendre à la légère. Soyez naturel, donnez-vous droit à l’erreur et amusez-vous.
La performance c’est aussi prendre la responsabilité du plaisir de l’autre sur ses épaules. C’est également réduire la sexualité à un acte sexuel purement physique. Cela crée une insatisfaction profonde ou une satisfaction superficielle et temporaire. Parce que ce n’est pas la performance de notre partenaire qui est apprécié mais le bon moment de plaisir dans la relation avec lui. Malheureusement, lorsque je suis pris dans la performance, je ne suis pas en relation avec mon partenaire ce qui crée une insatisfaction même si ma performance a été bonne.
Pour éliminer la performance tout comme les tabous, les préjugés, les fausses croyances… il est important de s’instruire puisque la plupart de des tabous naissent de l’ignorance. Cependant, il est évident que ce n’est pas suffisant. Je peux aussi faire enregistrer à mon corps et mon esprit que ces croyances sont inexactes en remplaçant mes pensées négatives en pensées positives.
Expérience
Trop longtemps j’ai couru après l’orgasme et curieusement, il semble qu’il courait plus vite que moi puisque je ne le rattrapais pas. Ce que j’ai réalisé c’est que tout ce temps, j’étais dans la performance. Je voulais jouir, vivre des sensations. J’avais des attentes insatisfaites mais en même temps, je ne me permettais pas de verbaliser, de prendre ma responsabilité dans mon plaisir, c’était son job! Je ne me donnais pas le droit de prendre le temps de goûter, d’apprécier et de savourer ce qui se passait. Je voulais tout contrôler, vivre l’intensité que je voulais, comme je le voulais ou l’avais imaginé. Éliminer la performance, c’est arrêter d’avoir un but pour simplement être en cohérence et en harmonie avec soi-même et ses sens. On se la complique tellement alors que c’est si simple. Aujourd’hui, je peux dire ça. J’ai fait ce cheminement vers l’épanouissement et la responsabilité.
La meilleure façon de contrer la performance est de vivre l’instant présent. Cela semble simple et évident pour certains, ou pratiquement impossible ou très difficile pour d’autres. Posez-vous la question, pourquoi ai-je si peu de temps à consacrer pour ces instants d’amour et de plaisir? Qu’est-ce qui presse autant?
Pour la femme, vivre l’instant présent veut principalement dire de lâcher prise, arrêter de vouloir tout contrôler. Elle doit aussi prendre la responsabilité de sa jouissance au lieu de la transmettre à l’homme. Ça veut dire prendre l’initiative lorsqu’elle veut quelque chose, s’exprimer clairement dans son besoin et se donner droit au plaisir en s’abandonnant à la sensation du moment présent sans attente. Apprécier, savourer et jouir de ses sens et du plaisir. Sentir la sensation monter en elle et la vivre pleinement.
Pour l’homme, c’est principalement de sortir de cet espace où il est responsable de tout le plaisir de la femme par obligation pour simplement toucher, apprécier et aimer ce qu’il fait ou reçoit comme caresse ou stimulation.
Expérience
Plus jamais je ne voudrais revenir en arrière. Vivre l’instant présent est si savoureux, cela ouvre tellement de portes vers la satisfaction. Je dirais même que s’il n’y a qu’une seule chose que vous retenez de ce livre, j’espère sincèrement que ce sera de vivre l’instant présent. Lorsque l’on est dans la peur, c’est que l’on est dans le futur. Si on est triste ou déprimé, c’est que l’on est dans le passé. Le bonheur et le plaisir est dans l’instant présent. Et ça, je ne fais pas que le dire, je le vis tous les jours maintenant.
Ce rituel est inspiré de certaines techniques tantriques et l’œuvre de Margo Anan Naslednikov que l’on retrouve dans son très beau livre : « L’art de l’extase sexuelle » publié chez les Éditions Guy Trédaniel, 1992. Je trouve important de le mentionner parce que j’adore cette auteure. Ces livres sont extraordinairement bien écrits et je m’en inspire beaucoup.
Ce rituel est excellent pour plusieurs choses. Il n’est pas à prendre à la légère. Il peut vous apprendre à vous donner du plaisir sans culpabilité, à rejeter les idées négatives associées à la masturbation et au plaisir et à vous sentir moins responsable du plaisir de l’autre. Il vous apprend à cibler vos différents niveaux d’excitation, à avoir meilleure confiance en vous. Il est en quelque sorte une méthode de guérison mais pour qu’il en soit ainsi, il faut bien le comprendre.
Pour se donner droit au plaisir, il faut changer notre perception de la jouissance. Vous devez prendre contact avec votre propre corps, l’apprivoiser. Goûter au plaisir sans la performance. Cibler vos différents niveaux d’excitation. Pour ce faire vous devez y mettre le temps nécessaire, sans hâte, vous donner ce droit afin de prendre conscience que tout votre corps est érogène et non pas seulement vos organes génitaux.
Il est maintenant temps de vous aimer vous-même. Cela peut sembler égoïste mais comment pouvez-vous seulement penser pouvoir aimer quelqu’un si vous ne vous aimez pas vous-même ? Vous ne le pouvez pas. Si tel est le cas, votre amour est défensif. Il sert à combler un vide, le vôtre.
Premièrement, faites-vous plaisir… créez une ambiance sensuelle juste pour vous en prenant soin de penser à chacun de vos sens. La musique très calme et douce, l’odeur, la lumière tamisée ou à la chandelle… bref, tout doit être agréable tout comme si vous le feriez pour votre partenaire.
Avant de commencer, trouvez-vous un souvenir agréable ou une pensée qui vous fait vraiment plaisir. Gardez-la avec vous, vous en aurez besoin pendant l’exercice.
Allez prendre un bon bain chaud afin de vous détendre, de vous préparer au plaisir. Permettez-vous de vous toucher, de vous regarder, de vous caresser. D’explorer chaque partie de votre corps afin de mieux le connaître et l’accepter tel qu’il est. Si vous ressentez un quelconque malaise ou culpabilité, arrêtez-vous mais gardez votre main sur vous. Respirez profondément et ramenez votre pensée de bonheur et de plaisir. Lorsque vous l’aurez en vous, recommencez à vous caresser à vous explorer en essayant de conserver cette pensée en vous. Prenez tout le temps qu’il faut pour vous faire plaisir. Je ne parle pas nécessairement de masturbation. Je parle de plaisir dans son sens large. C’est-à-dire, se caresser lentement, partout en s’observant, en s’admirant et en prenant le temps de percevoir la sensation. Admirez votre corps. Lorsque vous sortirez du bain, essuyez-vous lentement en continuant de vous faire plaisir.
N’oubliez pas qu’à chaque fois qu’une pensée ou qu’un sentiment de culpabilité apparaît, respirez à fond, pensez à une émotion agréable, à un souvenir plaisant et continuer.
Prenez un minimum d’une heure pour votre plaisir. Si vous voulez vous stimuler sexuellement, faites-le mais lentement et sans en attendre quoi que ce soit. Si l’orgasme devait venir, il doit vous surprendre. S’il ne vient pas, appréciez tous ces bons moments de plaisir. Refaite cet exercice à plusieurs reprises afin de vous retrouver vous-même ainsi que vos sens. On recommande de le faire à raison de trois fois par semaine et ce pendant un mois.
Le seul vrai but de cet exercice est de passer à travers ce sentiment de culpabilité et d’apprécier notre corps tel qu’il est. On ne peut demander à quelqu’un de nous aimer si l’on ne s’aime pas soi-même.
Si vous n’y arrivez pas seul avec vous-même mais que vous avez un(e) partenaire en qui vous avez confiance et vous sentez confortable en sa présence, vous pouvez le faire à deux en utilisant ses mains sur les vôtres afin qu’il vous guide. Trouvez ce qui sera le plus agréable pour vous mais n’oubliez pas que le but de cet exercice est de sortir de votre zone de confort pour passer à travers vos blocages. Tous les moyens sont bons, il suffit de s’apprivoiser et de s’approprier son propre corps.
C’est étrange comment on peut facilement confier son propre corps à quelqu’un d’autre, comme si c’était tout à fait normal mais qu’en contrepartie on n’a de la difficulté à se toucher soi-même. Toutes ces inconforts nous ont été inculqués parfois très tôt dans l’enfance mais il vous est possible de vous en défaire et de vous réapproprier ce qui vous appartient déjà.
Expérience
J’ai beaucoup aimé quand le conférencier Carol Boucher a dit : « La culpabilité est un sentiment inventé par l’homme. » En fait, il a tout à fait raison et ça m’a fait beaucoup de bien de l’entendre dire de cette façon. À la naissance et pendant nos premières années, nous ne ressentons aucune culpabilité. Ce sont les croyances de nos éducateurs qui provoquent ce sentiment en nous. Ils nous disent : « Ne fait pas ça, ce n’est pas bien. »
La culpabilité est l’un de mes plus lourds fardeaux. Étant élevé par des fanatiques de dieu où la religion voit le mal partout, j’ai connu très rapidement la culpabilité et pour toutes choses. C’est le jugement qui amène la culpabilité. Le jugement de valeur, de soi et des autres. On juge tout ce qui ne nous semble pas conforme à notre mode de pensées inculquées et on se sent coupable également de ne pas s’y conformer pleinement. Bref, une énorme perte de temps et d’énergie.
Je me suis créée plusieurs blocages à cause des croyances et des convenances. Je ne me suis jamais touchée pour me donner du plaisir, c’était jugé inconvenable et cela m’a pris un temps fou et du cheminement personnel pour y parvenir. La culpabilité est responsable de plusieurs peurs que nous entretenons également. C’est fou comme c’est un handicap! Malgré tout j’ai cheminé énormément et je peux dire aujourd’hui que si moi j’ai réussi, il n’y a aucune raison pour que vous ne puissiez en faire autant.
Il y a plusieurs façons d’intensifier le plaisir. La plus importante est sans contredit de vivre le moment présent. Ce qui veut dire éviter les distractions, les pensées vagabondes, les préoccupations et les attentes. Si quelque chose vous tracasse et que vous ne pouvez vous en défaire, exprimez-vous avant afin de vous libérer l’esprit. Nous en parlerons davantage dans le chapitre sur l’accès au plaisir.
Éviter les distractions
Pour vous aider à éviter les distractions, il est impératif que vous preniez soin de fermer la sonnerie du téléphone, que la porte de votre chambre soit verrouillée et si vous avez des enfants, imposez des limites claires en ce qui concerne votre chambre. On ne peut ni déranger, ni écouter, ni épier, ni cogner à moins d’une urgence grave lorsque la porte de chambre est fermée. Lorsque les limites sont claires, en général elles sont plus facilement respectées.
Expérience
Lorsque les enfants étaient jeunes, nous avions pris pour
habitude de laisser la porte de la chambre ouverte en tout temps afin de mieux pouvoir les entendre s’il se passait
quelque chose. Nous attendions qu’ils dorment avant de
faire l’amour. Mais ce manque de limite face à notre intimité a vite pris des proportions désagréables. Les enfants venaient souvent nous rejoindre dans le lit pendant la nuit et ils pouvaient nous surprendre à tout instant, nous laissant distraits et soucieux. Puis, j’ai décidé d’instaurer des règles. La porte de la chambre serait fermée. Les enfants ont été avertis de ne pas se lever durant la nuit, et s’il y avait quelque chose, de simplement appeler ou simplement tenter de se rendormir. Ne pas déranger sous aucun prétexte, à moins que ce soit très important. Cela a pris un certain temps d’adaptation, mais en constatant que les règles ne changeaient pas, c’est devenu plus facile et respecté en peu de temps.
Éviter les pensées vagabondes
Si vous avez eu une journée bien remplie et que beaucoup de scénarios érotiques ou d’idées sexuelles vous passent par la tête, n’essayez pas de lutter contre, cela pourrait vous occasionner un bon mal de tête. Acceptez-les, prenez-en conscience et essayez de vous concentrer sur votre respiration. Visualisez l’air qui chemine en passant par vos narines et suivant le conduit vers les poumons, gonflez le ventre et suivez l’air sur le chemin du retour jusqu’à ce qu’il sorte par votre bouche. Vous remarquerez que si vous avez des pensées distraites, vous perdrez la pleine conscience de votre respiration. Lorsque vous vous en apercevrez, reconcentrez-vous sur celle-ci. Cela vous calmera et vous rendra davantage disponible et réceptif.
Le plaisir des sens étant une question de perception, plus
vous vous sentirez en contact avec vous-même, plus vous pourrez vivre l’intensité.
Un bon truc pour éviter les pensées distraites est de faire
usage d’un bandeau. Le bandeau est un outil indispensable lorsqu’on désire prendre le temps de s’aimer et de jouer avec nos sens. Non seulement il renforce la concentration, mais il permet également de vivre le moment présent, de porter toute notre attention sur ce qui se passe en ce moment. En n’ayant pas le contrôle, on est attentif à tout notre environnement. Cela met également une touche d’intrigue et de surprise parce qu’on ne sait pas à quoi s’attendre. L’effet de surprise est primordial si vous désirez faire vivre l’émotion, l’excitation et l’intensité.
Expérience
Je suis de celles pour qui le cerveau bouillonne constamment, du moins c’était mon cas avant. Maintenant, mon esprit s’est calmé et est plus serein, sauf lorsque le stress
m’envahit à la veille d’un événement important pour moi.
J’étais la reine des pensées distraites. J’avais beaucoup
de difficulté à me concentrer et vivre l’instant présent.
C’était aussi une période de ma vie où je n’étais pas heureuse, rien n’allait comme je l’aurais voulu, j’avais beaucoup d’attentes sur lesquelles je croyais avoir peu de
pouvoir. Ce qui ne m’empêchait pas de vouloir tout contrôler.
Je me souviens de la première fois où j’ai mis un bandeau
parce que, justement, je venais d’apprendre que cela
aiderait à ma concentration. Ça n’a pas duré longtemps.
J’étais beaucoup trop en contrôle pour me laisser aller.
Pendant cette période, les orgasmes étaient très rares. Je
n’avais pas vraiment le temps pour ça. Aujourd’hui, je
peux en rire mais avant, je cherchais partout des solutions. Tout est devenu plus simple lorsque j’ai réalisé que tout partait de moi. Que je devais cesser d’avoir des
attentes et de vouloir prendre les choses en main, mais
plutôt de verbaliser lorsque je voulais quelque chose et,
surtout, de lâcher prise et accepter de vivre l’instant présent. Maintenant, mettre un bandeau veut dire on va
jouer. J’arrive parfaitement à vivre l’instant présent et le
lâcher-prise est beaucoup plus satisfaisant que les attentes. En fait, je n’ai plus d’attentes. J’apprécie ce qui est, c’est tout et c’est super agréable.
La synchronisation
Une délicieuse façon d’agrémenter et d’intensifier le plaisir est d’utiliser la synchronisation. Très peu de gens connaissent cette subtilité fabuleuse ou se sont donné la peine de s’y attarder.
Tout d’abord, essayons de définir avec précision ce que l’on entend par synchronisation. Il s’agit simplement de jumeler et d’exécuter deux ou plusieurs mouvements de la même façon, au même rythme et en même temps. Il y a mille et une façons de le faire et de s’amuser … Voyons un peu comment ça fonctionne.
Par exemple, si vous passez votre main pour caresser le
flanc en remontant jusqu’au sein, puis que vous passez d’un sein à l’autre par vos caresses, on ne peut pas parler de symétrie ou de synchronisation, mais d’alternance. Par contre, si vous utilisez vos deux mains, que vous faites le même mouvement de chaque côté en même temps et de la même façon, là on parle de symétrie, de synchronisation.
Si vous tétez un mamelon, pincez l’autre légèrement en l’étirant, si possible avec la même pression et au même rythme que votre succion. Si vous stimulez le clitoris avec la langue, vous pouvez y ajouter une stimulation simultanée des mamelons que vous synchroniserez avec votre langue. Vous pouvez décider de synchroniser une stimulation du clitoris et du point G, du clitoris et de l’anus, etc. Dans ce cas, il s’agit d’harmonisation, c’est-à-dire de jumeler plus d’une sensibilité à la fois. Cependant, harmoniser plusieurs stimulations en même temps ne veut pas automatiquement dire synchronisation. Pour qu’il y ait synchronisation, il faut que les mouvements soient semblables
et à la même vitesse.
On peut synchroniser nos mouvements avec les ressorts du matelas, le mouvement des vagues si on est en bateau ou sur toute autre embarcation. La pénétration peut être synchronisée avec une succion de la langue, etc. Bref, vous comprenez que les possibilités sont très nombreuses. À vous de faire preuve d’un peu d’imagination.
Le fait de synchroniser nos mouvements permet la concentration, la perception de centraliser, d’uniformiser la stimulation en un seul point et ainsi globaliser, répandre la sensation à tout le corps plutôt qu’en un point précis. Cela a pour effet d’accentuer la stimulation et faciliter l’orgasme.
Expérience
La première chose que j’ai essayée lorsque j’ai pris conscience de la synchronisation est celle de la succion de la langue lors de la pénétration. Wow! Tout simplement génial! C’est moi qui synchronisais en lui faisant une succion de la langue lorsqu’il me pénétrait. Je suivais son rythme. Curieusement, il s’en est aperçu assez rapidement parce qu’il a ralenti le mouvement et l’intensité s’est mise à grimper.
Pour ma part, la sensation a vite pris des proportions inimaginables. La concentration de ces deux points de stimulation jumelés et synchronisés a fait que je n’avais pas à séparer ma concentration à deux endroits. C’est comme si cela les unifiait au lieu de les distraire et, par le fait même, envahissait le corps entier de cette même sensation qui est devenue complètement envahissante, et ce, assez rapidement.
De son côté, au début, la sensation était un peu mélangée
entre une impression de fellation et une succion de la langue, mais puisqu’il me pénétrait, cela a fait qu’il s’est senti possédé, envahi et quelque peu déconcerté également. C’était la première fois que je faisais ça. J’aurais peut-être dû l’avertir avant, mais j’aime bien le surprendre. Ensuite, on en discute et on s’ajuste.
table des matières
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